• Série 1

    En guise d’introduction :

    J’ai nourri, plus jeune, l’ambition d’écrire un livre où je passerais de l’autre côté du miroir. Un livre dans lequel je deviendrais femme. J’ambitionnais le plus sincèrement du monde de pouvoir publier un jour, sous un pseudonyme féminin, un journal érotique. Un journal que l'on pourrait réellement croire issu de l'imaginaire libinal d'une femme. Avec les années, ce projet m’est apparu tout aussi déraisonnable que prétentieux. Bref, impossible et malhonnête. Il m’a permis en revanche d’explorer la féminité. La mienne, comme celle des femmes. Comment? Par l’écoute, l’observation et le dialogue, d'abord. Par l'expérience, ensuite. Par l’imagination et le travail d'écriture, inévitablement. Par la divination enfin, peut-être. Et la maladresse, certainement. En somme, ce projet avorté m'aura tout de même permis de passer un peu de l’autre côté du miroir. De capter, avec sobriété, à travers moi, par éclair, seul ou dans leurs bras, des reflets de “l’autre sexe”. D’où la forme en fragment. Une discontinuité enfouie au coeur du quotidien. L’ellipse. La multiplicité par résonances. La non exhaustivité. Et finalement, la rareté d’une écriture dépourvue de toute velléité intellectuelle, sans prétention littéraire. Une petite dérive sous forme de séries aléatoires, dont certaines suivent un même vecteur, alors que d'autres sont contradictoires. Avec la blancheur pour seule présence masculine.


                                                                                                         Fred Bau

     

     

     

     

     

    Accès aux autres séries: 

    Série 2

    Série 3

    Série 4

    Série 5

    Hors série : Libertine

     

    Série 1

     

     

     

    Une petite chienne sommeille en moi, dont je suis l'unique maîtresse.

    J’adore frotter ma moule avec mes doigts, et puis les renifler ensuite. C’est mon côté animal. Je le fais assez souvent sans forcément me masturber. J’aime l’odeur de ma chatte. Je trouve qu’elle sent bon.

    Quand je me branle, je me lèche beaucoup les doigts. J’aime répandre ma salive sur ma chatte. Et j’aime le goût acidulé de ma mouille. C'est comme si je léchai mon propre sexe.

    Il est vrai qu’un gode, en comparaison du sexe gorgé de sang et de désir d’un homme, est de prime abord aussi froid que la neige, et aussi mort qu'un tombeau. Et pourtant, on peut s’y brûler comme aux feux de deux hommes vous entourant.

     

    Série 1

     

    Je suis très coquine au lit. Et j’ai appris à cultiver ma sensualité. J’ai l’impression qu’une femme doit savoir être érotique pour ne pas avoir l’air sexuellement bête.

    Si je me masturbe? Mais bien évidemment! C’est à un âge assez précoce d'ailleurs, que j’ai pris conscience du potentiel de plaisir dont recelait mon corps. Aujourd’hui encore, je me branle régulièrement, bien que je n’ai aucun mal à trouver des amants. Il faut dire que je suis sujette à un petit péché mignon : je m’aime. Je veux dire que je m’aime charnellement. J’aime être femme, avoir un corps de femme. J’aime sentir les stimulis de cette gourmandise que j’ai entre les jambes. Ce n’est ni vraiment de l’ordre du narcissisme, ni de celui de l’obsession sexuelle. Cela tient plutôt à mes inclinations naturelles. Je suis souvent en chaleur, voilà tout, et pas forcément encline à vouloir dépendre des hommes pour satisfaire mes désirs.

    Pourquoi est-ce que je me branle? Parce que j'ai un feu qui me brûle le ventre, et que j'aime me soumettre à ce foyer, tantôt périphérique, tantôt central.

     

    Série 1 

     

    Je ne conçois que très rarement mon entre-jambe comme un organe reproducteur. Mon sexe est avant tout pour moi source de désirs et d’enchantements corporels.

    Les plaisirs que je me suis prodiguée alors que j’étais encore vierge restent pour moi des souvenirs d’attouchement d’une précieuse innocence, et d’une tendre naïveté. Un véritable jardin secret.

    J’aime que ma chatte soit imberbe. La peau est si douce, si délicate à caresser.

    L’envie de me masturber peut me prendre n’importe quand, n’importe où, sans prévenir. Cela passe en général aussi vite que cela vient. Mais quand ça me prend au lit, j'adore m'y abandonner.

    Je me doigte rarement le matin. Je préfère me masser le clitoris. Le plaisir qui me gagne alors que je m’éveille est une transition doucereuse de la nuit au jour, du rêve à la réalité. L’orgasme atteint est rarement intense, parce que le corps est encore endormi. Mais cela me procure le vague sentiment de sortir d’un espace intime où je m’appartenais entièrement, où rien ne pouvait venir troubler ma solitude. Et cela me met de bonne humeur.

    J’aime me doigter le soir. Un branle nocturne est un peu comme un appel au retour du ventre  dans le ventre. La volupté du sexe se joint à celle du relâchement des tensions corporelles. Le désir de jouir est intimement lié au besoin de dormir. Je suis alors tout aussi attentive à l’endormissement progressif de mon corps, qu’au plaisir que je me donne. Parfois je m’endors avant de jouir. Et parfois je jouis avant de m’endormir. Cela ne change rien. J’ai dans les deux cas l’impression de retourner au ventre de la nuit dans une ivresse sexuelle.

    Le pommeau de la douche. Réglable...

    La masturbation? Pour moi, c’est un art de l’autosatisfaction. Cela offre une autonomie considérable en terme d’appétit sexuel. C’est très végétal, finalement. Se masturber, c’est être une plante qui jouit de la lumière.

     

    Série 1

     

    Ce que je peux être lubrique dans ma tête, quand je m'y mets. J'ai certains fantasmes totalement crades.

    Ce que j'aime par dessus tout dans la masturbation, c'est d'être à la fois l'agent et le patient. Je raffole d'être celle qui donne et celle qui prend. Quand je me fais l'amour, je vibre de l'éventail déployé de mes cinq sens, sans retenue.

    Quelle somptueuse souplesse, quelle liberté supérieure, que celle du fantasme qui saisit le gouvernail du corps.

     

    Série 1

     

    Je me souviens très bien de mon dépucelage. Mon jeune amant était doux et gentil. J’étais très amoureuse et confiante. Cela c’est bien passé. Il a couvert tout mon corps de caresses et de baisers. Il a longuement passé sa langue sur mon sexe avant de me prendre. Et quand il est rentré en moi.. avec tant de délicatesse, quelle sensation.. j'ai eu la chance incomparable d'avoir pour première expérience un accouplement très érotique. Ce fut un tournant décisif dans ma vie de femme.

    L'écume. Le spectacle de l'écume des vagues sur les plages éveille en moi des rêveries licencieuses. Je me souviens de cette fois où un amant m'avait branlée au bord de la mer, avant de me prendre. Ce que j'ai pu mouiller!

    Ah, combien serait douce la vie, si elle n'était que voyage, d'orgasme en orgasme, sur l'océan du désir.

     

    Série 1

     

    (...)

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  • Commentaires

    1
    crockett Profil de crockett
    Lundi 4 Février 2013 à 17:58
    Dieu que tout cela est juste !!!!!! Une tranche de vie universelle à toute les filles un peu coquine !!!!!
    2
    DiaporamaX Profil de DiaporamaX
    Mardi 12 Février 2013 à 23:00
    Merci beaucoup.

    FB
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